CHRIS GELBMANN :: Biographie :: français

L’on peut difficilement qualifier la vie de Chris Gelbmann de banale. La musique en fut toujours l’élément central, même si Chris Gelbmann s’en approcha par divers moyens, qui, pour la plupart d’entre eux, furent fort inconventionels. Lorsqu’il ne trouva, après de longues et intensives années de songwriting, de tournées et d’enregistrements, que de nombreuses interrogations apparemment insolvables face à l’illogisme de l’industrie musicale, il se décida à les résoudre et à en apprendre les règles de jeu. Ceci le mena rapidement à l’une des positions backstage les plus influentes de l’industrie musicale autrichienne. Pourtant, malgré tous ses succès professionnels, la preuve impressionnante et irréfutable que Chris Gelbmann n’oublia jamais ses origines, qui furent toujours clairement la création artistique, est bien le présent album « The Pink Beast Of Love » (Date de parution: 10.10.2005). Que celui-ci vit le jour sous cette forme dense, réfléchie, conçue, mais principalement très émotive, résulte probablement d’un long voyage, avec de nombreux, mais jamais superflus détours et périples à travers le monde de la musique, que seuls peu de singersongwriter ont vécu.

Pour ceux pour lesquels cet extrait de 25 ans de vie musicale fut trop rapide et pas assez exhaustif, voici donc les stations de la vie de Chris Gelbmann énumérées un peu plus chronologiquement. Chris commence déjà à faire de la musique au tendre âge de 8 ans. Il commence à jouer l’harmonica, qu’il échange à l’âge de 12 ans pour l’ukulélé et il passe finalement un an plus tard à la gitarre qui lui permet enfin de mettre en musique et de noter les textes qu’il rédige régulièrement. Comme l’on pouvait si attendre, il donne son premier concert à l’âge de 16 ans dans un foyer pour jeunes filles difficiles, où le trio qui porte désormais le nom de « The Earl Grey » déclenche une véritable euphorie. Durant les quatre prochaines années, cette formation jouera régulièrement dans de nombreux locaux au sud de Vienne et se fait une solide réputation. Le frontman Gelbmann devient une sorte de figure d’intégration musicale des environs de Mödling.

En conséquence, Chris se trouve un jour en 1991 en charge de la programmation et de la direction du club de jeunes « Spiegel » à Perchtoldsdorf, près de Vienne et découvre ainsi son talent, en fait atypique pour un musicien, pour les tâches dans les coulisses de la musique. Néanmoins son principal intérêt reste pour l’instant sa propre musique. „Earl Grey“ donne un concert après l’autre, une chanson après l’autre se créé et bientôt le chanteur et gitarriste débordant d’idées cherche un moyen plus excessif pour transporter ses opus devenant musicalement toujours plus rock. À l’aide d’une petite annonce, il cherche un musicien ambitieux et rencontre de cette façon son partenaire musical le plus important : Alexander Nefzger. Le groupe d’avangarde pop créé ensemble profite d’abord d’une immense énergie créative puis se dissout au bout de deux ans en raison de divers différents infranchissables parmi les membres du groupe. Sa position au „Spiegel“ cessant aussi en 1994, Chris Gelbmann décide de se retirer à nouveau vers sa vocation d’artiste solo et change la lettre „e“ par un „a“ dans la syntaxe de son alter ego. Les concerts du Earl Grey des années 1993 à 1995 restent en mémoire à son public en tant que concert crossover (de folk au rock) avec une orchestration impressionante et avec de nombreux musiciens invités au côté du charismatique frontman. Issue de cette période créative la EP „Love Is Easy?“, que Gelbmann financera entièrement de sa poche et qui fut enregistrée en trois semaines seulement dans un petit studio viennois, paraît 1995 à Bourbon Records / Bellaphon. Lors de la commercialisation du produit, l’ambitieux Singer/Songwriter rencontre bientôt de singuliers obstacles et difficultés, qui donnent à Gelbmann l’idée de porter son attention sur le business en soi et les dessous d’une branche qui ne semble pas fonctionner selon les règles communes de l’économie de marché.

Suite à une formation de mercaticien, Gelbmann devient marketing manager chez EMI en 1997, où il dirigea le strategic marketing department pendant deux ans. En 1999, il passe au leader du marché de la musique Universal Music, où il créé durant les années suivantes le plus grand département Artist & Repertoire d’un major label en Autriche. Sous la direction de Gelbmann de 2000 à 2003 se réalisent tour à tour l’album de réunion de Papermoon, les deux premiers albums soldés par une impressionante réussite de la seule « Austro »-Popstars Christina Stürmer actuelle („Freier Fall“ und „Soll das wirklich alles sein?“) ainsi que le premier signing chez un major label de l’extravagant artiste d’exception autrichien Hans Platzgummer („Convertible“). Le chef d’oeuvre de sa carrière de A&R sera cependant le compendium de 3 CD „Ruf & Echo“ d’André Heller, que Gelbmann dû d’abord convaincre lui-même de rechanter. Ce monumental opus, que l’artiste multimédia Heller enregistra avec de nombreux célèbres musiciens (Brian Eno, The Walkabouts, Edo Zanki, Thomas D., Xavier Naidoo, etc..) dans sa villa au lac de Garde, est bien l’oeuvre la plus exceptionnelle et la plus risquée financièrement que l’industrie musicale autrichienne a produit ces dix dernières années. Néanmoins elle sera couronnée de succès autant du point de vue de la notoriété que du point de vue des ventes.
Cependant cela sera aussi le tournant le plus important dans la carrière professionnelle de Chris Gelbmann, qui rencontre lors des enregistrements à Gardone une ancienne connaissance. La façon intransigeante avec laquelle l’artiste d’exception viennois, Terzi Shogricht, qui vit à New York et qui contribue au compendium en lui apportant une ravissante version de „Dann bin i ka Liliputaner mehr“, vit sa vie d’artiste, imprésionne Gelbmann profondément et lui rapelle de la sorte qu’il avait en fait encore beaucoup de choses à faire en la matière. Début 2004 Gelbmann résilie son contrat fort bien rénuméré avec Universal Music et met ainsi une fin à sa carrière dans la major industrie musicale.

L’an 2004 sera ainsi l’année pendant laquelle Chris Gelbmann retournera de la cabine de régie vers la cabine d’enregistrement des studios de musique, désormais avec de nouveaux camarades à ses côtés tel que le grandiose pianiste des « Söhne Mannheims » Florian Sitzmann. Début 2005, il finalisa son album « The Pink Beast Of Love », un album mêlé de mélancholie et produit de façon exceptionelle, qu’il présente désormais depuis juillet 2005 à son public avec - Chris Gelbmann, Karl Sayer (double bass), Gottfried David Gfrerer (national and dobro guitars) Martin Mader (keyboards) et Lenny Dickson (drums) en tant que „Chris Gelbman and The Pink Beast Of Love“. Le producteur et engineer n’est autre que Alexander „Lexy“ Nefzger. D’autres alliés de toute les époques de la création artistique de Gelbmann sont réunis pour rajouter leur statement musical à cet oeuvre impresionnante.

Le titre de l’album est d’ailleurs issu d’une citation de l’auteur culte et bestseller américain Tom Robbins sur „The Pink Beast of Love“. Puisque la nouvelle de Robbins « Still Life With Woodpecker » livra de nombreuses inspirations à la première oeuvre de Gelbmann, l’auteur obtint un des premiers exemplaires du disque et réagit immédiatement au grand bonheur de tous les participants en envoyant la citation suivante, à laquelle l’on ne peut, en fait, plus rien ajouter: „Chris Gelbmann dances with the pink beast of Love, falling into ist grasp, then falling out; like a matador with old wounds, flirting with the bull, hypnotizing us with the slow movements of his cape, as he longs finally to become the beast itself.“



Franz Joseph Sauer
Vienne, Août 2005

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